Rationaliser les déplacements = réduire la charge de travail

Tout le monde s’accordera à reconnaître la pertinence de cette équation. Et pourtant, dans nombre de bâtiments d’élevage, il est possible de renforcer l’efficacité des opérations, protocoles et routines. Ce mois-ci, nous reviendrons sur certaines mesures qui peuvent aider à aller dans ce sens en nous appuyant sur les résultats d’une étude récente.

Management, T4C & InHerd

Par quoi commencer ? 


Il est généralement possible d’améliorer l’efficacité dans les bâtiments d’élevage existants. En tant que conseiller, vous pouvez aborder cette thématique de plusieurs manières. Bien souvent, l’éleveur et/ou ses collaborateurs opèrent dans le bâtiment d’élevage en suivant des routines inchangées depuis longtemps. De ce fait, ils n’ont plus vraiment de recul par rapport à leur manière d’agir et, ainsi, à leur efficacité. En tant que conseiller, vous avez tout le recul pour les aider à y voir plus clair, ce d’autant plus que vous disposez de plusieurs modèles de bâtiments d’élevage comme point de comparaison.

 

Exemple pratique


Plus une exploitation laitière est grande, plus l’efficacité opérationnelle a un impact important sur la productivité. Une équipe d’experts Lely s’est récemment rendue aux Etats-Unis afin de voir de quelle manière il était possible d’améliorer l’efficacité d’une exploitation laitière. Leur analyse a montré l’importance majeure des déplacements et des routines quotidiennes (PON) sur cette efficacité. Par ailleurs, le nombre d’ «interventions », c’est-à-dire le nombre de fois qu’il faut avoir un contact physique avec la vache pour la guider dans ses déplacements, est un autre paramètre sur lequel il est possible d’avoir une influence.

Pour y voir plus clair, les experts Lely ont établi un cercle indiquant le nombre d’intervention sur la vache (figure 1). Dans une grande exploitation laitière comptant 1.150 vaches laitières, les 9 interventions par vache et par lactation impliquent un total de 10.350 interventions (!!!) par an ou 29 interventions par jour. On notera également que ces interventions ne tiennent compte ni de la collecte des vaches ni des autres activités quotidiennes. Pour améliorer l’efficacité dans le bâtiment d’élevage, il convient donc de voir de quelle manière il est possible d’optimiser ces interventions « de base ». Ainsi, un gaspillage de deux minutes par intervention – du fait de déplacements inutiles ou d’outils difficiles à atteindre – entraîne un gaspillage total d’une heure par jour.


figure 1

Pour avoir une meilleure visibilité des lignes de déplacements, les experts Lely ont eu recours à des « tracés en forme de spaghettis » (figure 2) : sur un plan du bâtiment d’élevage, ils ont reporté l’ensemble des déplacements effectués par les collaborateurs au cours d’une journée. Ce type de tracé peut vous aider à identifier les « zones de confit » et ainsi à offrir des conseils adaptés à l’éleveur.


figure2

 

Résultat


Dans le cas de cette exploitation, il ressort que des déplacements trop nombreux et/ou complexes à l’intérieur du/des bâtiment(s) entraînent une baisse de l’efficacité opérationnelle. Au moment du rapport, plusieurs changements ont été effectués au niveau des routines et des POS (surveillance des vaches avant le début de lactation, etc.) avec, à l’arrivée, des résultats positifs.

Le coût de la main-d’œuvre a diminué à moins de 1$ pour 100 livres (env. 45 litres) de lait, avec un gain de temps quotidien d’environ 2 heures par groupe de deux robots. Pour parvenir à ce résultat, les mesures ont porté sur la réduction des délais de traitement des groupes, mais aussi sur l’amélioration – tant en termes de délais que de qualité – des routines de raclage du sol, de collecte des vaches et de nettoyage des robots. Enfin, en supprimant les déplacements excessifs, en maintenant les vaches dans leur groupe et en les laissant seules autant que possible, on contribue également à améliorer l’efficacité opérationnelle.

 

Les leçons à retenir


L’amélioration de l’efficacité opérationnelle dans les exploitations dépend, entre autres facteurs, des lignes de déplacements, des routines quotidiennes (POS), mais aussi de l’emplacement et de l’accessibilité des outils. Lors de vos analyses, il est primordial de tenir compte des éléments suivants :

- Établissez des stratégies de groupe afin de maintenir les vaches dans leur groupe lors de la lactation et d’éviter les pertes liées aux changements de groupe.
- Mettez en place une organisation du travail et une gestion de la main-d’œuvre rationnelles afin d’optimiser l’efficacité des (grandes) exploitations laitières dès le départ, en faisant de telle sorte que chaque collaborateur connaisse et comprenne les tâches et responsabilités qui lui sont attribuées.
- Assurez-vous que l’éleveur et/ou ses collaborateurs comprennent bien le principe de sortie du/des groupe(s) afin de maintenir un flux illimité des vaches.
- Passez en revue les routines quotidiennes : sont-elles correctement ordonnées ? Est-il possible de les optimiser ? 
- Tracez les lignes de déplacements : où observe-t-on des pertes de temps (par ex. : fréquence de nettoyage des bottes) ? Pour vous faire une idée plus précise, vous pouvez effectuer ces déplacements vous-même ou recourir à une application ou un smartphone.
- Identifiez les actions qui permettent de séparer ou de récupérer une vache (Quelle est la distance à parcourir ? Peut-on mettre en place une routine ? Peut-on combiner certaines tâches spécifiques ?)
- Vérifiez si les outils/médicaments sont facilement accessibles (boîte/aire de traitement) ? 
- Dans les grandes exploitations laitières : affectez et formez un collaborateur à la maintenance du robot. Cela permettra de limiter les pannes et les problèmes techniques.

Top