Recherches sur les boiteries [2/3]

Qu’est-ce que la pince ? Dans notre précédent article de cette série, nous avons abordé l’impact économique des boiteries. Pour y faire suite, cet article fournit davantage d’informations sur les causes des boiteries et des problèmes de pattes, afin de réduire leur incidence et leurs coûts associés.

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Dans notre précédent article de cette série, nous avons abordé l’impact économique des boiteries. Afin de réduire efficacement l’incidence des boiteries et leurs coûts associés, il est important de comprendre les causes des boiteries et des problèmes de pattes. Pour bien expliquer le problème, nous devons connaître les forces et les pressions exercées sur les pattes des vaches, lorsque celles-ci se déplacent, en nous penchant sur leur anatomie. Dans 99 % des cas, la cause des boiteries provient des pieds, et principalement de la pince arrière latérale. Pourquoi ? 

Quand une vache se déplace, elle balance une patte en avant (phase de balancement), tandis que les trois autres restent en contact avec le sol (phase d’appui). Deux pattes se tiennent fermement sur le sol et l’une projette le corps en avant (phase de poussée). Ainsi, lorsque la vache se déplace, le poids exercé sur les pattes en contact ferme avec le sol est environ deux fois plus élevé que lorsqu’elle se tient immobile avec les quatre pattes au sol. Pour une vache de 700 kg, cela signifie un poids maximal de 400 kg sur une patte avant et de 300 kg sur une patte arrière à un moment donné de la phase d’appui. 

Répartition du poids

Le poids exercé sur la patte avant est plus ou moins réparti de manière égale sur les autres pinces (Figure 1a). En revanche, lors du déplacement de la vache, les pinces latérales des pattes arrière supportent une majeure partie du poids. Lors de la frappe du talon, quand le pied touche le sol, l’impact total est exercé sur la pince latérale et principalement distribué dessus (Figure 1b), et cela se poursuit jusqu’à la fin de la phase d’appui. La pince latérale supporte près de 80 % du poids exercé sur la patte arrière !

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Figure 1. Le poids vertical total (◦) exprimé en Newton par kg du poids du corps et sa répartition entre les pinces médiale (+) et latérale (*) des a) pattes avant et des b) pattes arrière lors de la phase d’appui. Pour une vache de 600 kg, cela signifie une force maximale d’environ 5,5 N/kg x 600 kg = 3 300 N, ce qui représente environ 330 kg à 65 % de la phase d’appui. 
 

On sait que les pinces arrière latérales sont plus sujettes aux lésions infectieuses telles que la dermatite digitale, les crevasses de la ligne blanche et les ulcères de la sole. Cela s’explique par l’anatomie des pinces. Le bulbe de la pince se compose de la corne la plus molle ; les prélèvements de sole sont plus durs et les prélèvements de paroi sont les plus durs (Figure 2). La kératine des pattes avant est plus forte que celle des pattes arrière. Cependant, les pinces des vaches qui boitent se composent d’une corne encore plus molle à cause d’un remplacement supérieur de la corne, car le sabot essaie de produire des soles plus épaisses afin de supporter ces impacts et forces élevés. C’est pourquoi il est nécessaire de procéder à un parage régulier. 

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Figure 2. Anatomie des pinces. 

 

Courir, monter ou faire des mouvements soudains peuvent augmenter le poids exercé sur une seule pince. Le support irrégulier ou partiel de la pince (par ex., sur un sol de caillebotis en béton) peut réduire la surface d’appui. Dans les deux cas, les forces peuvent augmenter, voire dépasser les valeurs maximales et fracturer la corne. Une fois la corne fissurée, les bactéries peuvent y proliférer. Le lisier peut cacher les dommages et ces bactéries peuvent faire leur travail dévastateur et provoquer une infection. 

Mesures préventives

Entretemps, en tant qu’éleveur, vous pouvez offrir des conditions optimales à vos vaches. La dureté et l’élasticité de la corne sont influencées par l’état de santé de l’animal et par la composition chimique de la kératine. Il convient par conséquent de distribuer aux vaches, à la base, une ration bien équilibrée et une quantité suffisante d’éléments traces (par ex., de biotine). Il est également possible de réduire la pression des infections dans l’environnement des vaches en nettoyant et en désinfectant régulièrement les pinces, par exemple, à l’aide d’un Lely Meteor. Malgré une bonne ration et un environnement propre, ces précautions ont moins d’effet si vous négligez la forme de la pince. En particulier, en cas de surcroissance des pinces latérales, les éleveurs doivent planifier un parage préventif régulier. Lely T4C peut vous alerter à temps et trier vos vaches pour qu’un pareur puisse contrôler leurs sabots. En conclusion, pour lutter contre les boiteries, il convient de prendre en compte l’ensemble des trois aspects aussi efficacement que possible. 

Dans la prochaine édition, nous aborderons les développements actuels permettant de détecter les boiteries chez les vaches. 

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