Mai 2022 - Reportage dans la famille Dijkstra, Molkwerum, rédigé par Berrie Klein Swormink, journaliste freelance auprès de Nieuwe Oogst.
Après le décès de son époux Bert, Karin Dijkstra décide de maintenir leur exploitation laitière. Elle opte pour une gestion biologique et trait depuis 2021 avec deux systèmes Lely Astronaut A5.
« La traite automatisée l'aide à faire tourner l'exploitation toute seule. »
Au fil des ans, ils développent leur ferme ensemble. Bert et Karin Dijkstra ont pris différentes initiatives pour préparer leur exploitation laitière, située à Molkwerum (Frise), à l'avenir. En 2005-2006, ils rénovent la superstructure du bâtiment à logettes et remplacent l'ancienne ferme frisonne par une nouvelle maison. S'y ajoute en 2013-2014 un nouveau bâtiment pour les jeunes veaux.
Le couple d'exploitants est très intéressé par une gestion durable de l'exploitation et s'inspire de Jaap van Bruchem. Ce scientifique était un pionnier de l'agriculture circulaire et a promu une alimentation des vaches laitières en tant que ruminants avec beaucoup de structure et moins de protéines. « Jaap nous a appris qu'il ne faut pas nourrir les vaches comme les cochons. De plus en plus, nous avons appliqué ses idées », rapporte Karin. « Auparavant déjà, Bert avait choisi de faire peser la durabilité plus lourd dans l'élevage. Cela signifiait : arrêter la reproduction de Holstein pures, entre autres pour éviter la consanguinité. En 2006, Bert se lance dans un triple croisement de Holstein, pie rouge suédois et MRY. Nous travaillons encore de la même manière auprès des vaches que nous exploitons pour créer de futures vaches laitières. Les 70 % de vaches dont nous n'avons pas besoin pour ça sont inséminées avec des blanc bleu belge. Nos vaches issues des croisements sont solides et produisent facilement du lait. D'autre part, nous avons commencé à réduire l'épandage d'engrais chimique. »
En 2015, Bert est moins en forme. On pense à un surmenage à cause de toutes ces années d'efforts et de tensions. Bert prend un peu de temps pour soi, va se promener avec ses filles, et la famille part pour la première fois en vacances, tous ensemble. Karin assure davantage de tâches à l'exploitation. « Jusque là mes activités sur l'exploitation se limitaient surtout à soigner les veaux et à tenir la comptabilité. » Bert semble aller un peu mieux, mais à l'automne 2016 son corps s'affaiblit. Des examens médicaux font apparaître une maladie incurable. En février 2017, Bert décède.
Malgré l'immense impact de la maladie et du décès de leur époux et père, Karin et ses quatre filles continuent de faire tourner la ferme. Toutes les filles apportent leur aide sur l'exploitation et dans la maison. Pendant la maladie et après le décès de Bert, les employés des services de remplacement assurent la traite des 160 vaches.