GAEC des Roches Blanches, Mickaël, Fabrice et Vincent Voiton

Trois frères sont associés au Gaec des Roches Blanches. Ils ont choisi d’automatiser leur production de porcs et de lait. Depuis 2013, ils ont deux robots de traite.

« Au début, je n’étais pas vraiment pour, annonce Mickaël Voiton, un des trois associés du Gaec (groupement agricole d’exploitation en commun)
des Roches Blanches. On avait une salle de traite qui avait 30 ans, donc, il fallait changer. Mais je pensais
qu’avec ce système robotisé, on ne pourrait pas faire évoluer notre production. Un robot, c’est maximum 70 vaches par jour. » La machine fixe, avec un bras automatisé, trait les bêtes individuellement.
Le système fonctionne en continu. Les vaches y vont quand elles le souhaitent. Les trois frères sont polyvalents. Mais c’est Mickaël Voiton qui s’occupe
principalement de cette partie du Gaec. « Fabrice, l’aîné, fait plutôt les cultures et Vincent, notre cadet,
qui s’est installé en 2005 s’occupe de la production des porcs. C’est d’ailleurs lui qui était très motivé
par cette méthode de traite. Il avait un copain d’école qui ne se voyait pas avec autre chose pour sa première installation. » Vincent n’avait pas d’inquiétude quant à l’automatisation de la production puisqu’il avait prévu de l’introduire pour l’alimentation
dans leur élevage porcin. Ils ont donc fait installer deux robots et sont passés de 70 à 90 vaches laitières
avec lesquelles ils produisent 910 000 litres de lait par an. « On a joué la carte de la prudence en investissant
dans ces machines afin d’améliorer nos conditions de travail. Finalement, cela a compensé la baisse du prix du lait qui a suivi. Une augmentation de 200 000 litres
par an pour le même résultat financier », ajoute Mickaël Voiton. La traite durait deux heures, matin et soir, à horaire fixe. Aujourd’hui, cette partie ne prend qu’une heure. « Il faut s’occuper plus particulièrement des nouvelles vaches qui ont besoin d’une période d’adaptation. Au début, il faut leur expliquer comment
ça fonctionne ! »
Fini les coups de patte
Les trois frères soulignent une plus grande souplesse car il est possible, avec ce système, de décaler
le travail plus facilement et de vaquer à d’autres occupations si besoin « Avant, quand nous faisions la traite, il n’était pas possible de faire autre chose en même temps, continue l’agriculteur. Et au niveau physique, c’est plus confortable : il fallait installer les griffes de traite sur les trayons de chaque vache, un peu en hauteur. Les bras ne sont plus sollicités de manière répétitive comme avant. Sans parler des coups de pattes qu’on pouvait se prendre ! » Il y a bien sûr des contraintes à tout système : le robot, via leur téléphone portable, les prévient jour et nuit en cas de problème.
Avec une salle de traite, il n’y a pas de problème la nuit. Le temps de maintenance est aussi plus long, car
il faut gérer les pannes. Tout bien considéré, si c’était à refaire, les trois frères feraient le même choix. « Notre esprit est plus libéré, apprécie Michaël Voiton. Par exemple, le dimanche, quand on est invité à déjeuner, on n’est pas stressé par le dessert qui met du temps à arriver. Après, on aime notre métier et sur une exploitation, il y a toujours à faire. D’ailleurs, ma femme me faisait remarquer hier
que, même avec le robot, je ne rentrais pas plus tôt… »

Source Ouest France 2/10/2017

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