Ferme Beke : une ferme remplie d'histoires

Il y a 25 ans, avant d’arriver en Wallonie, la famille Beke exploitait une ferme laitière et porcine en périphérie d’Overijse en Flandre. La proximité avec la ville grandissante mettait un doute quant à l’avenir de l’agriculture en ces lieux. C’est pourquoi quand l’opportunité d’acquérir une exploitation laitière, offrant plus de perspectives pour le futur, s’est présentée, Herman et ses parents sont venus s’installer à Hensies.
Dès la reprise de la ferme, de nombreuses transformations ont été réalisées dans le but de faciliter le travail quotidien ainsi que d’améliorer les performances du troupeau en place.
A l’époque l’exploitation comptait déjà 150 vaches. Un nombre qui reste inchangé. En revanche, le volume produit par vache a augmenté de 3250 litres pour atteindre une production moyenne de 10.500 Kg de lait. Cette hausse multifactorielle résulte notamment du travail réalisé sur le confort et le bien être des vaches. Un autre levier de cette augmentation est l’évolution constante des bâtiments et de leurs aménagements, entre autres, par l’installation rapide de ventilateurs mais encore dernièrement par l’aménagement de la toiture du hangar des vaches laitières pour optimiser l’aération et la luminosité de celui-ci. Le travail réalisé sur l’alimentation, sur la qualité des fourrages et leur conservation ainsi que sur la sélection du cheptel laitier est aussi parmi les majeurs facteurs de cette nette amélioration.
Croiser pour évoluer
Passionné par l’élevage, Herman Beke sélectionne jusqu’en 2011 un troupeau composé uniquement de vaches Holstein. Certains des sujets du troupeau ne correspondant plus à ses objectifs d’élevage, il décide de prendre la voie du Pro Cross, croisant les moins bons animaux avec des taureaux Brown Swiss et Jersey. Son objectif était de maintenir son niveau de production, de très bons taux mais avec une augmentation du nombre de lactations et un troupeau plus facile à gérer. Les meilleures Holstein continuent à être inséminées en race pure. A l’heure actuelle, elles ne représentent plus que 30% du cheptel.
Pourquoi ce choix de traite robotisée ?
Avec le temps, il faut faire des choix. C’est ce que nous explique Herman : « Mes parents prenant de l’âge, je devais faire quelque chose pour simplifier la traite. Nous avions un carrousel, mais pas l’étable adaptée pour ».
Le choix d’un système de traite est un choix crucial pour une exploitation. Personne n’est sans savoir que mettre en place un nouveau système de traite, peu importe sa nature, représente des coûts et surtout un investissement de taille. C’est d’ailleurs pour cette raison que la famille Beke a hésité : « J’ai hésité longtemps, au début j’avais pensé à changer le carrousel par une grande salle de traite. Et c’est lors d’une conférence sur les différents systèmes de traite que j’ai fait le choix de la traite robotisée. » « L’inconnu du système robotisé fait peur : Est-ce que ça va aller chez moi ? Est-ce que j’ai fait le bon choix ? Est-ce que j’ai bien fait d’investir dans ce projet ? Ce sont des questions que je me suis posées jusqu’au moment de l’installation des robots. Maintenant, je ne voudrais plus d’autre système. »
Les robots de traite sont souvent accompagnés de préjugés, c’est d’ailleurs ce qu’Herman souligne : « Tout le monde pense qu’il faut être informaticien ou électromécanicien pour travailler en système robotisé. Ce n’est vraiment pas mon cas et pourtant je n’ai aucun problème à faire fonctionner les machines et produire avec. »
Lely, une histoire de famille
Si pour certains Lely signifie nouveauté, pour Herman ce n’est pas du tout le cas : « Il y avait des robots Lely chez ma sœur depuis un certain temps et ils étaient très satisfaits de ceux-ci. C’est une machine fiable avec un programme informatique avec lequel il est facile de travailler. »
C’est à la foire de Tournai (AgriDays), en février 2013 qu’Herman décide de passer le cap et c’est en juin de l‘année suivante, le temps nécessaire pour les transformations de l’étable, que les 2 premiers robots A4 sont mis en route.
Ce n’est pas la fin de l’histoire de la famille Beke avec les Lely Astronaut. En effet, c’est ce qu’Herman souligne : « 3 ans plus tard, la demande en robots d’occasion prenant de l’ampleur, Lely est revenu vers moi avec une proposition intéressante, celle de reprendre les robots de traite A4 existant et d’installer 2 nouveaux A4 à la place. J’ai bien sûr dit oui et ceux-ci ont donc été installés en juillet 2017. »
En effet, le marché des robots de traite d’occasion, appelés robots Pre-Owned (anciennement Taurus), est depuis plusieurs années fleurissant, de nombreux clients souhaitent acquérir des robots d’occasion, une demande croissante qui prévoit un bel avenir pour ce secteur.
Une mise en place efficace et des avantages conséquents
L’étable datant de 1982, le plus gros de la transformation a été le changement de l’entièreté des caillebotis de l’étable. Au niveau du temps de la mise en place des robots, cela fut rapide d’après la famille Beke : « L’installation des robots en eux-mêmes est très rapide, là où il y a un peu plus de travail, ce sont les préparatifs, les locaux des robots, l’électricité, … »
Comme Herman partait d’un bâtiment existant, certains choix se sont imposés : « Je n’ai pas pu faire de petit circuit et les robots ne sont pas l’un à côté de l’autre, mais cela ne pose aucun problème d’organisation ni de fréquentation des vaches dans les robots. »
Pour la famille Beke, les robots sont un réel gain de temps. Dans leur cas, l’ouvrage se fait en moyenne 1h le matin et 1h le soir. Cela permet de dégager du temps pour d’autres activités. De plus, les robots donnent, grâce au programme Horizon, énormément d’informations essentielles pour la gestion quotidienne du troupeau.
Un autre avantage des robots chez Herman se situe au niveau de l’accessibilité des vaches dans le couloir d’alimentation. En effet, celui-ci est prévu pour 90 vaches et l’étable dispose de 135 logettes pour 125 vaches sur les 2 robots. « Dans mon étable, et en général dans les étables avec robots, je constate qu’1/3 des vaches est couché, 1/3 circule et 1/3 est au cornadis. Cela veut dire qu’il n’y a pas de concurrence même si le nombre de place à l’auge est restreint. Les vaches sont moins stressées et donc beaucoup plus calmes. »
L'amélioration production-qualité du lait
Avant la mise en route des robots, l’élevage de la famille Beke avait déjà une bonne moyenne de production, celle-ci est restée stable mais là où la différence s’est faite remarquer, c’est au niveau de la santé des vaches. En effet, selon Herman : « La traite par quartier est une chose indispensable pour garder les sphincters en super condition, ce qui n’est pas possible à réaliser en salle de traite. Avec le passage régulier des vaches dans les robots, renforcé par le caractère curieux de la Brown Swiss et de la Jersey, c’est très rare d’avoir des pis trop remplis, ce que je trouve être un gros avantage pour la santé du pis. Cela joue sur le taux cellulaire du troupeau qui tourne autour des 100.000 cellules. » Une meilleure santé et une vie plus longue : « Je vois, également, mes vaches mieux vieillir, j’observe donc une productivité de vie plus élevée. L’augmentation du nombre de lactations au sein de mon élevage m’a permis de diminuer le besoin en génisses de remplacement et donc de pouvoir en proposer plus à la vente. »
Des vaches libres
Comme Herman nous l’explique, il connait bien ses vaches et avait déjà un troupeau calme à la base, l’installation des robots n’a pas changé cela. De plus : « Grâce la libre circulation dans l’étable, les vaches vivent leur vie comme elles le sentent, elles sont très malines et on peut observer que dès qu’il est temps pour elles de se faire traire, elles vont vers le robot. »
Des robots et un Discovery
Auparavant Herman avait opté pour une solution mécanique, tracteur et lame en caoutchouc, pour le nettoyage des caillebotis. Pour cela il devait enfermer ses vaches d’un côté et puis de l’autre pour réaliser la tâche. Avec l’arrivée des robots, il a opté pour un Discovery S90 qui lui permet de garder les caillebotis plus propres, grâce à un passage plus fréquent sans perturber la routine des vaches dans l’étable. Au niveau de la santé de ses vaches, il mentionne : « J’ai vu une nette amélioration dans la santé des pattes, il est vraiment important que le Discovery tourne. C’est une machine à laquelle les vaches s’habituent très vite et très simple d’installation. En une heure on avait fait le tour de l’étable avec le technicien pour programmer ses routes et il était tout de suite prêt à travailler. »
Le mot final
« Je suis vraiment content de mon choix, je voulais une machine fiable et durable dans le temps et je trouve que Lely est un bon partenaire. »